Le coût du déni, c’est que ce que nous coûtent les agresseurs chaque année. C’est le coût de leur impunité, des conséquences à long terme des violences sexuelles pour les victimes et de notre passivité.
Le coût du déni, c’est 9,7 milliards d’euros chaque année.
(étude du cabinet Psytel, qui a réalisé l’évaluation du coût annuel des violences conjugales.)
En estimant le coût économique annuel des violences sexuelles subies dans l’enfance, la CIIVISE entend contribuer à la prise de conscience de l’ampleur et de la gravité des violences sexuelles faites aux enfants. Chaque chiffre, chaque poste de coût doit d’abord être lu comme révélateur des souffrances endurées par les victimes.
Le coût des conséquences à long terme des violences sexuelles sur la santé des victimes représente près de 70% du coût total. L’absence de prise en charge du psycho-traumatisme est la cause principale de ces conséquences à long terme. Le présent perpétuel de la souffrance dont la CIIVISE parle incessamment, doit être pris en compte d’abord par respect pour les victimes elles-mêmes, mais aussi pour son impact social et économique.
Dans ses conclusions intermédiaires du 31 mars 2022, la CIIVISE avait préconisé que les soins spécialisés du psycho-traumatisme soient garantis pour les enfants victimes comme pour les adultes ayant été victimes de violences sexuelles dans leur enfance. C’est d’abord un impératif collectif à l’égard de chaque victime. C’est aussi un objectif de santé publique.
C’est la raison pour laquelle la CIIVISE préconise la mise en place et le financement d’un parcours de soins spécialisés en psycho-traumatisme de 20 à 33 séances réparties sur une année et renouvelables selon les besoins des victimes.
Elle préconise également que l’intégralité du coût du parcours de soins spécialisés du psycho-traumatisme, incluant les soins somatiques, psychologiques/psychiatriques et psychocorporels soit pris en charge par la Solidarité nationale.
Cruciale, urgente, cette mesure n’est cependant pas suffisante. Les victimes le disent : elles ont aussi « besoin vraiment de témoigner, de parler, de dire ce qu’il en est » et d’entendre leurs récits résonner au-delà des tribunaux et des cabinets médicaux.
En recueillant leur récit, la CIIVISE atteste de leur reconnaissance par la société française. Cela ne peut pas être une parenthèse.